UNE LARME TRANSPERCE
Une larme transperce la terre et ma peau se dissout
au contact de l'air empoisonné.
Mon âme au royaume de nulle part s'émiette,
et lentement le décor se désintègre.
L'étoile blesse mes restes de sa luminance.
Le haut et le bas se disputent mes poussières.
Que vais-je devenir ?
Je veux être orage pour devenir feu
Je veux être vent pour devenir tornade
Je veux être pluie pour devenir torrent
Et quand la terre et les hommes agoniseront de mes tourments,
je veux être soleil pour illuminer cette belle apocalypse.
02.2004
UN VOITURE PASSE
Une voiture passe
Petit vélo s'envole
Toute la rue s'efface
Les sirènes déjà sonnent.
Les hommes en blanc se pressent
L'esprit est encore loin
Le cœur déjà faiblesse
Ils persévèrent mais en vain.
Les fleurs au printemps
S'illuminent à peine
Qu'un diable souriant
De sa foudre l'emmène.
Et son visage d'innocence
Dans un dernier éclat
Rappelle la longue absence
Au ciel pleurant là-bas.
Et le long et noir cortège
Le teint livide avance
Les larmes du sacrilège
A flot coulent en silence.
Et les hommes et le crime
Creusent la terre en deuil
Et loin dans ses abîmes
Y déposent le cercueil.
Et bouquets de lumière
Et paroles du sacré
Son corps bientôt poussière
Ils referment la plaie.
Et les regards amers
Du monde à feu à sang
Au linceul qu'est la terre
Ont vu offrir l'Enfant.
08.1999
DANS UN DERNIER SOUFFLE
Dans un dernier souffle obstiné
Le corps et sa moindre force
Se souvient de sa luminance.
L'amour, la peur et l'innocence
Les jours bercés dans une écorce
L'heure de gloire et son éternité.
Le culte aveugle d'un éphémère
Dévoile cette absence du moi
Faux-semblant dans la luxure.
Rires jaunes, paillettes immatures
L'éden est lourd mais grand roi
Et l'esprit se noie dans la lumière.
Trop de faux que cet or tant rêvé
Fasciné, détruit par la spirale
La solution devient un delirium.
Et dans le sang l'essence d'opium
Fête cette belle échappatoire infernale
Dans un dernier souffle échoué.
07.2001
Aucun commentaire pour le moment.