JE TRAVERSE LA NUIT
Je traverse la nuit, cet asile de souffrance
Les yeux sans couleur et la pluie qui s'en mêle
Et mon corps en regret vide et sans jouissance
Traîne le néant qui le guette sur les chemins cruels.
Les rues s'éteignent tristes et sans mystère
Comme mon cœur en éclat et en sang
Parmi les bruits informes et sans lumière
Je marche loin les membres secs et écœurants.
Dans un miroir d'eau, lasse, je jette un œil
Se reflète une chose que je ne reconnais pas
Créature malade au teint blanc et qui cueille
Des étincelles d'étoiles en désespoir de joie.
Transparente déjà, je n'ai plus qu'un désir
Je pose ma chair sur un tapis de mousse
Et me demandant est-ce que je vais souffrir
Une lame luisante transperce la nuit douce.
Sublimes les couleurs nocturnes s'aquarellent
La tête lourde et amère tombe noyée de silence
Et je pars, légère, peut-être au fond du ciel
D'un grand vertige, vers le marbre et l'élégance.
Et mon vide coule sur la terre en sueur
Et lentement le corps et l'esprit meurent.
(02.2001)
SILENCIEUSEMENT
Silencieusement, je danse sous la lune
Éparpillant ainsi de mes mouvements
Les poussières, les étoiles et la brume
Pour appeler la pluie qui lavera mon sang.
Mon corps se pare de transparence
Un vent léger emmêle mes cheveux
Et l'eau dans une étrange violence
Pénètre ma chair et en noie tous ses nœuds.
Je m'éveille à l'aube rougeoyante
Embrassant la rosée et ses parfums
Mon être est faible, mes pensées s'évaporent
Et dans un ultime soupir je me rendors
Léguant à la terre mes maux et mon dessein
Laissant à jamais mon âme ainsi errante.
(03.2005)
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