QUELQUES PHOTOS JAUNIES
Quelques photos jaunies sur un mur perdu
Emprisonne des instants dans leur pur minimum,
Ironie d’un bonheur abstrait et intemporel
Les êtres se figent pour mieux s’y perdre.
Seul et lourd, un lit frappe le sol apeuré,
Xylophonique musique d’une absence répétée,
Secret des nuits aux solitudes maximum
Epongeant le délice en manque de scoop.
Et face aux draps du silence, un reflet, le mien
En un miroir las du même film muet
Rituel, je me vois et me lève, je m’évite et me couche
Ni le sol ni les murs ne tremblent à la journée qui s’éteint.
Quelques objets poussiéreux, un mobile pendu
Et la tapisserie sombre d’un ocre sans parfum
Irisent la pièce d’un froid si habituel
La lumière même du jour peine à s’y étendre.
Le bois de l’armoire jamais ne contera
Ni les jarretelles, ni les satins, mais un flot d’erg
Ulcères de tissus noirs sans forme et sans âme
Sans même une dentelle à offrir au mâle un soir de rhum.
Ebauche d’une vie pauvre en loisirs
Une bibliothèque s’impose, bancale et gris zinc
Elle accueille les vers d’un illustre écrivain,
Tous les Goncourt et des annales de lointains jours J.
Et seules ces rimes et romances sont mes leitmotiv
Et seuls ces mots m’inventent une vie de bijou
Xiang, hammam, gaspacho, Maslenitsa, tokaj
Où mon esprit voyage, mon corps se sent moins perdu.
Ironique collection d’aimants dans un cadre moqueur,
Elle conte une lointaine époque d’accumulation,
Usée, démodée, disposée sans imagination,
Elle est la, métaphore ou souvenir taquin.
Un pan de cartes postales désordonné et abruti
Tente ma mémoire en couleurs et sépia
Une amitié, un voyage, ma jeune vie d’avant
A ce jour, plus de carte, plus d’étape…du rien.
Traîne sur un bureau un fameux numéro cinq
Une senteur des grands soirs à peine entamée
Ni amoureux secret, ni mot sous-entendu
N’égayent une angoissante feuille blanche.
Vole enfin sur la porte un calendrier endormi
Et ma date de naissance et celle de toutes mes morts…
18.01.2008
Astuce pour retrouver le message caché : suivez les lettres en gras...
ORGASME
L’instant sublimal admirE
Le vide, le tout, le Méandre
Le cri des corpS possédés
Violent éclAtement des sens.
Le voyaGe charnel du néant
EspRit transcendé, je loue l’
Oeuvre puissante du plaisir.
08.11.2003
J'ELEVE MON OMBRE
J’élève mon ombre unanime,
Invitant les lits évidents
A ton ombre nue,
Patiente hystérie,
Attirante lumière,
L’ultime silence,
Désir rêveur
Et sexe seul évaporé.
10.01.2005
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