VOULEZ-VOUS ?
Vous avez voulu avec votre bel adage
Oser le charme et la proposition sage
User de belles paroles, de parfum de rose
Les yeux gourmands n'attendant qu'une chose.
Et rien que l'idée de votre intimité
Zeste certes, d'aventure, de folie passionnée
Viole le vœu de ma virginité promise
Où l'homme aimé seul plongera sa remise.
Ubuesque personnage croyant me séduire
Sous des balcons ou par votre tirelire
Faîtes le beau avec votre allure princière
Attirez les naîves, les femmes de poussière.
Imitez les dons juan et les hommes d'élégance
Rien qu'à vous voir je ris de votre insolence
Envoûtez donc de votre tendre maladresse
La bétise pour moi est signe de petitesse.
Amourette, humour et grandes pensées
Mon cœur en rien ne s'en trouve troublé
Orné pourtant d'une si belle audace
User de cette méthode n'est pas efficace.
Riez de ma résistance, l'air non convaincu
Amusez-moi de la sorte, c'est déjà perdu
Volez bouquets et poèmes romantiques
Et je me moque de cet acte héroïque.
Courez encore et longtemps, espérez
Mon cœur n'est pas à prendre, il est à aimer
Offrez-moi de l'amour et non de grands mots
Inhibez vos qualités, montrez-moi vos défauts.
C'est un homme imparfait qui aura mon accord
Enlevez ce piètre masque, ce faux trésor
Souriez-moi timide mais sincèrement
Osez la faiblesse, votre luxure ment.
Instant bien plus charmeur que vos airs mystiques
Rien qu'avec si peu, vous feriez un amant magnifique…
(01.2001)
A TOI QUI A SU M'EXISTER
Jour souriant à ma triste transparence
tu m'éveilles de tes regards discrets.
Envie alors d'exister en moi pour toi
d'exister en toi pour moi.
Tes bras acceptés abolissent ma dualité;
le grand chambardement de l'intérieur.
A la lumière de mon corps exprimé je ris
guerre achevée dont il est le vainqueur.
Instant euphorique qu'est ma nouvelle identité
la douce paix signée corps et âme.
Mal soigné par tes mots et tes caresses
et la nuit solennelle à l'hymen embrassé.
Etrange et folle passion je célèbre ta vertu
au jour souriant de ma belle renaissance.
Toi mon amour, tu es ma victoire, mon unité retrouvée.
(04.2000)
JE T'AIME
Il est sur le ventre ; cette position laisse découvrir son dos et ses fesses. Son visage est tourné vers moi, sa main est posée sur la mienne. Sa respiration est calme et profonde. Délicatement auréolé d'une onde de lumière, venue de nulle part, il dort. Sa paisible nudité parfume la nuit d'une sensualité digne des plus grands peintres et des plus grands poètes.
Je le regarde et devine chaque courbe de son corps.
Je commence à caresser son visage. D'une main aimante, je glisse d'abord mes doigts sur son front, j'effleure ses paupières, ses joues et lentement, je dessine le contour de ses lèvres. Ma main s'attarde un moment sur sa nuque. Je caresse ensuite son dos, sa peau est douce. Des épaules à la cambrure de ses reins, j'écris quelques mots, des lettres invisibles qui parlent d'amour. Puis du bout des doigts, je suis le bel arrondi de ses fesses et j’étreins doucement la courbe de ses muscles.
Sa main bouge sur la mienne, il semble vouloir la serrer contre lui. Il ne se réveille pas. Je poursuis en caressant le galbe de ses cuisses. Je descends le long de l'une puis de l'autre jambe en les effleurant de ma paume. Mes doigts glissent ensuite sur ses pieds ; ils sont frais.
Puis, lentement, je remonte les lignes harmonieuses de son corps nu, et dépose un baiser sur son bras. Il bouge et s'installe sur le côté face à moi. Il me prend tendrement dans ses bras, m'attire contre son torse et passe une jambe autour de moi. La nuit murmurée, nos corps entrelacés, je m'endors au creux de l'amour admiré.
(04.2000)
Aucun commentaire pour le moment.